Nous partons d’un refus : de modalités prescrites, d’une parole péremptoire, sans dialogue, sans issue, sans appel, qui nous orientaient vers la plus individuelle des formes, au moment où il faisait éminemment sens pour nous d’être uni.e.s.
Nous partons d’une nécessité, celle de n’abandonner personne, de rassembler nos forces, de ménager une place pour chacune et chacun.
À nos contraintes répond notre désir de faire ensemble, et c’est le choix que nous avons fait. Nous mutualisons ici notre temps, notre énergie, nos pratiques et nos objets pour qu’ils s’épaulent. Nous avons choisi ensemble une manière de faire plus juste, dans un geste de communauté plurielle.
Nous avons préféré opposer à la stérilité de la verticalité l’effervescence de nos attentions, nos écoutes, notre solidarité.
Nous avons ainsi emprunté le détour qui menait à ce qui fait art pour nous : de l’échange, des conversations, un resserrement des liens. L’affirmation aussi que ce diplôme, qui excède le seul moment de l’examen - dans l’avant et dans l’après - est avant tout une fête, puisqu’il prend lieu non seulement pour soi, mais pour les autres.
Les autres années, au moment des diplômes, l’été approchant, nous fourmillons. Le soir venu, nous nous rendons en petits cortèges aux portes du bureau où ont lieu les délibérations. Tous les ans, nous nous asseyons à même ce carrelage rouge qu’on préfère appeler des tomettes, et nous sommes là. Personne ne part avant que la dernière ou le dernier d’entre nous soit ressorti du bureau, la mine déconfite ou ravie. Tout le monde est attendu, et tous les diplômes seront fêtés. Sans exception.
C’est ce que nous faisons ici.
Nous proposons tout d’abord, un premier objet commun que nous adressons depuis le moment que nous avons tou.te.s vécu différemment. Le temps des diplômes étant semblable à une fête, rythmée de spectacles, d’entractes, de dialogues et d’attentes. Cette vidéo en est une interprétation.
Et pour en déborder, nous avons investi une forme plus foisonnante qui réuni la pluralité de nos pratiques, le temps de nous retrouver vraiment et filer vers un travail ensemble, désormais amorcé.
Durant la crise sanitaire du printemps, les écoles d’art se sont vues libres d’adopter leurs propres modalités d’examen. En dépit de toute discussion, notre école a choisi d’utiliser les infrastructures numériques pour résoudre - à moindres frais d’imagination - les problématiques qu’impliquaient l’épidémie. On nous a proposé une formalité, nous avons choisi l’événement.
Benayoun Bost Hugo
Blanchard Antonin
Catuhe Bendler Manon
Drutel Quentin
Laffitte Lucien
Limache Áine
Lherm Isis
Moret Gaëtan
Prud’homme Léa
Shaw Olivier
Sierra Déborah
Sraka Anouk
Tardy Manon
Toudic Alexis
Vezza Kaïl
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Lettre ouverte adressée à la direction de l'EBABX le 28/04/2020
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